A 4h du matin, je suis réveillé par un bruit de
mastication bizarre. Je sors de la tente pour me rendre compte qu'un cheval, de
l'autre côté de la clôture, est allègrement en train d'essayer d'attirer à lui
nos capes de pluie étendues dans l'herbe. Brève confrontation... Je suis le
plus fort ! J'en profite avant de me recoucher pour admirer un ciel constellé
d'étoiles et les lumières de la vallée. Le beau temps semble revenu.
Et au matin, il est vrai qu'un beau soleil inonde
les crêtes. Nous nous rendons compte que nous avons passé la nuit à 50 mètres d'une ferme
sans nous en apercevoir.
Nous nous mettons en route à 9h. A travers les
pâturages, nous gagnons les rochers dit Vogelsteine, rochers sauvages à 1181 m appelés aussi
Falkenstein (rocher des Faucons). Suivant la crête vers le nord-ouest, nous
atteignons la ferme-auberge Belacker. Dans les prairies, pâturent les vaches noires et blanches de la race vosgienne.
Nous débouchons au col du Lac des Perches, étroit
passage surplombant le Lac des Perches, lac glaciaire en contrebas d'une paroi
abrupte. Nous mangeons au col au milieu d'autres randonneurs. Le temps change,
les nuages reviennent.
Le sentier longe la paroi abrupte, puis par les
flancs de la Haute Berse
aboutit à nouveau sur la crête, limite départementale des Vosges et du
Haut-Rhin. Par les pâturages de la
Berse , on arrive au col des Charbonniers. On domine le long
de ce parcours les deux lacs du Grand et du Petit Neuweiher, situés en
contrebas dans un très beau cirque montagneux.
Nous continuons par des forêts et des
clairières parsemées d'épicéas, de
hêtres et de sorbiers, à travers des marécages, dans un cadre des plus
sauvages. Nous passons au-dessus du lac d'Alfeld. Lors d'un arrêt, j'oublie mes
jumelles à terre. La pluie commence à tomber, de plus en plus drue.
A 16h, arrivés au Rundkopf (la
Ronde Tête : 1117
m ), nous décidons de nous arrêter là. Nous montons la tente sous la pluie, aux abords
du sentier. Lorsque je m'aperçois de l'oubli de mes jumelles, je retourne en
courant jusqu'à notre dernier arrêt. En vain. En ce week-end de Pentecôte,
beaucoup de monde (pas spécialement éclairé !) emprunte les sentiers...
Je suis transi. Nous terminons la soirée sous tente.
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