vendredi 17 octobre 2014

Dimanche 22 mai 1983 : Col du Rossberg - Rundkopf.

A 4h du matin, je suis réveillé par un bruit de mastication bizarre. Je sors de la tente pour me rendre compte qu'un cheval, de l'autre côté de la clôture, est allègrement en train d'essayer d'attirer à lui nos capes de pluie étendues dans l'herbe. Brève confrontation... Je suis le plus fort ! J'en profite avant de me recoucher pour admirer un ciel constellé d'étoiles et les lumières de la vallée. Le beau temps semble revenu.

Et au matin, il est vrai qu'un beau soleil inonde les crêtes. Nous nous rendons compte que nous avons passé la nuit à 50 mètres d'une ferme sans nous en apercevoir.
Nous nous mettons en route à 9h. A travers les pâturages, nous gagnons les rochers dit Vogelsteine, rochers sauvages à 1181 m appelés aussi Falkenstein (rocher des Faucons). Suivant la crête vers le nord-ouest, nous atteignons la ferme-auberge Belacker. Dans les prairies, pâturent  les vaches noires et blanches de la race vosgienne


Rentrant sous forêt, nous passons au Johanneskopf, sur le versant nord du Mittelrainkopf et atteignons le Rimbachkopf (
1195 m) où nous avons une vue très étendue.
Nous débouchons au col du Lac des Perches, étroit passage surplombant le Lac des Perches, lac glaciaire en contrebas d'une paroi abrupte. Nous mangeons au col au milieu d'autres randonneurs. Le temps change, les nuages reviennent.

Le sentier longe la paroi abrupte, puis par les flancs de la Haute Berse aboutit à nouveau sur la crête, limite départementale des Vosges et du Haut-Rhin. Par les pâturages de la Berse, on arrive au col des Charbonniers. On domine le long de ce parcours les deux lacs du Grand et du Petit Neuweiher, situés en contrebas dans un très beau cirque montagneux.
Nous continuons par des forêts et des clairières parsemées d'épicéas, de hêtres et de sorbiers, à travers des marécages, dans un cadre des plus sauvages. Nous passons au-dessus du lac d'Alfeld. Lors d'un arrêt, j'oublie mes jumelles à terre. La pluie commence à tomber, de plus en plus drue.
A 16h, arrivés au Rundkopf (la Ronde Tête : 1117 m), nous décidons de nous arrêter là. Nous  montons la tente sous la pluie, aux abords du sentier. Lorsque je m'aperçois de l'oubli de mes jumelles, je retourne en courant jusqu'à notre dernier arrêt. En vain. En ce week-end de Pentecôte, beaucoup de monde (pas spécialement éclairé !) emprunte les sentiers...
Je suis transi. Nous terminons la soirée sous tente.

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