vendredi 17 octobre 2014

Lundi 3 septembre 1990 : Samoëns - lac d'Anterne.

Vers 9h, je pars seul pour randonner sur le GR 5, dans les Alpes du Faucigny. Viviane ne marche plus avec moi sur des dénivelés trop importants, suite à une opération des pieds.

Je quitte Samoëns avec un sac à dos légèrement chargé. Je remonte le cours du Giffre jusqu'au pont Perret (oratoire de 1826). Je franchis le torrent sur un pont, emprunte un large chemin, atteins une vaste prairie jusqu'à une passerelle sur le Giffre. Je grimpe dans une étroite gorge, ancien lit du torrent. Les ressauts rocheux sont équipés d'échelles. C'est un site remarquable, avec des cuves calcaires polies par l'eau pendant des millénaires. A la sortie des gorges, le GR serpente au pied des falaises, atteint un balcon par une nouvelle échelle puis longe un versant rocheux. Un chien me tient compagnie pendant plusieurs kilomètres.
J'atteins le hameau du Fay (dépendant de Sixt-Fer-à-Cheval). On trouve au bord du torrent un ancien moulin qui abritait une scierie et probablement un moulin à huile. Je passe ensuite au pont de Sales, traverse un torrent à gué puis monte en forêt jusqu'à la cascade du Rouget. C’est un impressionnant déversoir naturel d’eau vive, d’une centaine de mètres de hauteur, semblable à un toboggan taillé dans la roche, jaillissant en deux chutes successives.

Toujours en montant, le sentier atteint les chalets du Fardelet (1035 m), au bord d'une route. J'y attends Viviane et Jean-Lionel qui me rejoignent pour manger.
L'après-midi, comme il n'y a plus de possibilité de se retrouver avant Chamonix, je repars sous le soleil, avec mon sac à dos lourdement chargé, vers le massif des Aiguilles Rouges. 
Je monte en forêt, longe le torrent de Sales, passe à proximité des cascades jumelles de la Pleureuse et de la Sauffla (1450 m).
Par le flanc nord de la pointe de Sales, j'atteins le collet d'Anterne (1800 m). Je traverse un alpage et arrive à un petit plateau où se dressent les chalets d'Anterne (refuge gardé). Je m'y arrête pour boire une bière.
Je grimpe, en coupant de nombreux petits torrents, jusqu'au lac glaciaire d'Anterne, à 2060 m d'altitude. C'est un beau lac de montagne, dans une large dépression. Le site est sauvage. A mon arrivée, les derniers pêcheurs quittent le lac et redescendent au refuge. Je décide de planter ma tente sur la rive.
Rapidement le soleil disparaît mais éclaire encore longtemps les sommets. Après avoir mangé, je me donne du courage avec une petite fiole de « schnaps ». Un troupeau de moutons en transhumance sur les crêtes se profile en ombres chinoises devant l'horizon rougi par le soleil couchant.
La nuit tombe sur le lac...

 

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