Nous revenons au refuge de Rosuel avec
deux auto-stoppeurs que Viviane va emmener à Bourg-St-Maurice.
A 10h20, j’emprunte un sentier qui s'élève à travers
un cône de déjection. Des blocs de gneiss et de calcaire parsèment les prés. Je
traverse ensuite une brousse de jeunes aulnes verts et une forêt de mélèzes de
l'étage subalpin, avec une vue plongeante sur la vallée. Je grimpe une
pente raide qui verrouille la vallée, au milieu des gneiss polis et cannelés caractéristiques de l'érosion glaciaire.
J'atteins par un pont les « pertes du
Ponturin », où des blocs calcaires éboulés font disparaître le torrent.
Je passe au chalet de Berthoud, le chalet des gardes
du parc, puis aux chalets de la
Plagne (2100
m ), en bordure du parc national de la Vanoise. C'est là
que je m'arrête pour manger, assis sur un rocher.
Le sentier pénètre dans le parc, gravit le verrou de
gneiss derrière lequel on découvre en contrebas le lac de la Plagne. Ce lac a
été creusé dans les gneiss par la grande épaisseur de glace qui s'est accumulée
derrière le verrou.
Je remonte un vallon jusqu'au lac de Grattaleu. Le
sentier atteint ici l'étage alpin. Les arbres ont disparu, à part quelques
saules nains. La pelouse s'appauvrit, devient rocailleuse, tandis que de nouvelles
espèces végétales apparaissent. Pour la faune, j'observe des traquets motteux
et rencontre d'innombrables marmottes aux sifflets stridents.
Le GR grimpe au refuge (2550 m ) puis au col du Palet (2652 m ).
A partir du col, le GR quitte le parc de la Vanoise et descend dans la Haute Tarentaise
en serpentant entre des entonnoirs créés dans le gypse par dissolution. Je
rejoins un premier téléski et continue de descendre dans une forêt de mélèzes.
Quelle différence entre ce versant et celui d'où
j'arrive ! D'un côté la montagne vierge et ses marmottes, zone préservée par
le parc. De l'autre la montagne défigurée par les activités humaines
(télésièges, remontées de ski, à perte de vue) avec en contrebas la station de Tignes-le-Lac.
Spectacle déprimant ! Des HLM de ski, des chantiers incessants
qui agrandissent la station en défigurant les alentours de plus en plus haut.
De quoi avoir envie de faire demi-tour !
J'atteins pourtant Tignes à 17h, où je retrouve
Viviane à la terrasse d'un café, en face du lac, au milieu de l'affluence des
touristes (enfin, presque... car la station est quasiment vide à cette saison.
Mais quel dépaysement !)
Nous fuyons rapidement, à la recherche
d'un camping que nous trouvons en-dessous du vieux village de Tignes.
"Des HLM de ski"... Belle écriture... Exploitation potentiellement très riche en ateliers d'écriture...
RépondreSupprimer