vendredi 17 octobre 2014

Lundi 17 août 1987 : Chalet de la Cheneau - col des Mattes.

A 8h, nous entamons la descente vers les chalets de Chevenne ; puis, par une petite route qui suit un ruisseau, nous atteignons La Chapelle d'Abondance, charmant village savoyard avec des chalets à balcon rustique, dans le val d'Abondance. Nous buvons un pot et faisons des courses, car il n’y aura plus de ravitaillement jusqu'à Samoëns.
Nous attaquons ensuite l'autre versant de la vallée : une très belle montée sous bois, le long du torrent des Mattes. Nous pique-niquons sur des alpages.
Poursuivant au bord de petits torrents, nous atteignons une combe. Nous la remontons jusqu'à une crête boisée débouchant sur un plateau herbeux. En cours de route, nous nous lavons dans un ruisseau. Nus et les pieds dans l'eau, un petit instant hors du temps !
Au bout du plateau, nous atteignons le chalet de la Torrens. Il y a du linge qui sèche ; mais nous ne rencontrons personne, excepté les troupeaux dans les alpages. Nous ne trouvons guère d'endroit pour camper, alors que la fatigue se fait sentir. Derrière le chalet nous remontons dans un vallon puis, à travers des éboulis rocheux assez raides, nous arrivons enfin à 18h30 au col des Mattes (1910 m).

Viviane, épuisée, ne peut plus avancer. Nous décidons de camper sur l'alpage, entre la Pointe des Mattes et la Tête de la Torrens. Le temps se gâte, le ciel se couvre. Nous nous croyons seuls au monde, à cent mètres d'un abri destiné au bétail.
C'est alors que nous apercevons, à 200 mètres de nous, une autre tente et un feu de camp. Intrigué, je m'en approche et rencontre un original, américain d'origine allemande, disciple de Nostradamus, qui a décidé de passer la nuit en prière auprès de son feu. Car, c'est certain, cette nuit il va se passer un phénomène exceptionnel !
Des traces de pneus prouvent qu'il n'est pas monté à pied. En effet, l'autre versant de la montagne est accessible en 4x4. C'est par là que quelqu'un l'a amené pour le rechercher le lendemain ! Il me donne des fruits, et je rejoins Viviane sous la tente.
En fait d'événement exceptionnel, à 19h30 l'orage éclate. Un orage violent, interminable, comme il s'en trouve fréquemment en montagne. Et pas un endroit pour se protéger : ni arbre, ni bâtiment accessible. Nous sommes en plein cœur d'une étendue dénudée, véritable cible pour la foudre. Une grande partie de la nuit, la pluie va tomber, l'orage tonnant et roulant tout autour de la montagne. La foudre succédant à la foudre, à partir de minuit, c'est une luminosité perpétuelle qui va nous éclairer pendant une heure. La tente tient bon. A côté de moi, Viviane dort d'un sommeil profond.
Et puis, brusquement, vers 1h du matin, tout s'arrête. Rassuré, je m'endors rapidement.
                                          

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire